Demandez à n'import quel astronome amateur et il vous dira que voir Pluton est l'un de ses rêves les plus inavoués. En effet aucune des mission Voyageur n'avait fait le détour, car même si elles sont désormais bien plus loin que l'orbite de Pluton aucune d'elle n'est passé à proximité de la derniere planète du système solaire (n'en déplaise à l'association internationale d'astronomie).
Pour rappel cela fait maintenant neuf années que le voyage
dans l'espace de la sonde américaine New
Horizons à commencer. Sortie d'hibernation en bonne forme le 6 décembre
dernier, elle a commencé à mitrailler Pluton, l'ex-neuvième planète du système
solaire, plus petite que la Lune, rétrogradée en planète naine. Une naine
glacée qu'aucun engin terrestre n'a jamais visitée et qui forme avec le plus
gros de ses satellites, Charon, un système planétaire binaire de deux corps orbitant
autour d'un même point comme le ferait deux danseurs de valse. La Nasa compte se servir des premiers clichés
pour affiner la trajectoire de sa sonde qui doit frôler Pluton, à moins de 10
000 kilomètres de distance, vers la mi-juillet 2015.
Pourquoi aller sur Pluton ?
Pour les défis. La mission New Horizon c’est la première
exploration de Pluton, première exploration d'une planète de type naine glacée,
plus grande distance parcourue pour atteindre un objectif premier.
Pour la science bien sûr. New Horizons poursuit des enjeux scientifiques
de premier plan comme celui de permettre de mieux comprendre la formation et
l'évolution du système solaire. C'est que Pluton et son compagnon Charon se
trouvent au-delà de l'orbite de Neptune, dans une zone périphérique du système
solaire appelée ceinture de Kuiper. Celle-là même d'où proviennent de
nombreuses comètes périodiques dont la révolution est inférieure à 200 ans,
comme la désormais célèbre "Tchouri", qu'escortent Philae et Rosetta.
Or cette ceinture s'étendant dans une bande située entre 4,5 milliards et 8,2
milliards de kilomètres du Soleil serait constituée de fragments du disque de
gaz et de poussières qui entourait initialement notre étoile, et à partir
duquel la Terre, la Lune, les autres planètes et leurs satellites se sont
formés. Soit rien de moins que des restes du matériau d'origine de notre
système solaire.
Les moyens
Pour cela, la sonde New Horizons est armée de sept
instruments, dont deux caméras, différents spectromètres et un détecteur de
poussières spatiales.
Ceux-ci doivent notamment lui permettre :
- d'établir une carte de la composition et des températures à la surface de Pluton et de Charon,
- de caractériser la géologie et la morphologie de Pluton,
- de dire si Charon possède une atmosphère et d'étudier celle de Pluton - la manière dont elle s'échappe et celle dont les particules de vents solaires l'affectent.
Une somme incroyable de données sera donc collectée, en
particulier en juillet quand la sonde sera au plus près de Pluton et jusqu'en
avril 2016. Après quoi, la Nasa a prévu d'envoyer sa sonde vers un ou deux
autres objets de la ceinture de Kuiper. Le voyage de New Horizons vers les
confins du système solaire sera sans retour.
Elle emporte avec elle les cendres de l'astronome américain
Clyde William Tombaugh, découvreur de Pluton en 1930, décédé en 1997, qui
souhaitait reposer à jamais dans l'espace.